Patrimoine architectural

La cathédrale des rois de Navarre

Chef-d’œuvre de l’art roman en Béarn, la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption a été construite entre la fin du XIe siècle et la première moitié du XIIe siècle. Consacré en 1145, l’édifice présente des dispositions architecturales typiquement romanes. Celles-ci s’illustrent par des proportions harmonieuses, une large nef voûtée en berceau plein cintre, des bas-côtés en berceaux transversaux, de larges piliers cruciformes aux colonnes engagées, un chœur doté d’une abside monumentale et de deux absidioles voûtées en culde-four, d’étroites fenêtres aujourd’hui obstruées. Les multiples chapiteaux et modillons sculptés témoignent du rayonnement de la sculpture romane le long des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle et particulièrement de l’influence de Saint-Sernin de Toulouse. Les fenêtres au remplage gothique flamboyant ont été installées au XVIe siècle.

Évêché et siège d’une communauté de chanoines Augustins, la cathédrale reçoit entre le XVe et le XVIe siècle, les sépultures des derniers souverains de Navarre.

À partir de 1563, la cathédrale est vouée au culte protestant, sur décision de la reine Jeanne d’Albret. Elle subit alors les aléas liés aux guerres de religions. En 1610, elle est rendue au culte catholique. La croisée du transept effondrée, est reconstruite. La création des stalles, des peintures du chœur et des autelsretables en bois doré sont les symboles de ce retour au catholicisme.

L’orgue est installé au XVIIIe siècle, la partie instrumentale a été refaite au XIXe siècle par Georges Wenner. À la Révolution, l’évêché est supprimé et la cathédrale devient église paroissiale.

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Les mosaïques de l’abside XIIe siècle

Les mosaïques au sol situées dans l’abside principale surprennent par leur thème peu commun pour une église médiévale. Il s’agit de scènes de chasse dont seules subsistent les parties latérales : Un chasseur enfonce son épieu dans un sanglier qui est assailli en même temps par un chien. Le cor accroché au cou du chasseur semble projeté en avant par la violence du choc. Deux lions et un rapace s’attaquent à un bouc. Trois oiseaux, dont l’un semble blessé ou mort, encadrent ces deux scènes. Un chien ou un loup, visiblement assoiffé, est attaché par le cou à une corde nouée autour de la queue d’un âne. Devant eux, un chasseur maure est prêt à décocher une flèche. Cet archer est amputé du pied droit et se déplace grâce à une orthèse fixée sous son genou. Ce personnage qui occupe une place importante a donné lieu à diverses conjectures, tout comme l’inscription AVFIO placée au-dessus du chien. Réalisée sous l’épiscopat de Gui de Lons (1115 – 1141), comme en témoigne la dédicace en latin située en bordure de pavement, la mosaïque formait au centre une rosace avec les armoiries de l’évêque : Seigneur Gui, évêque de Lescar, fit faire ce pavement. Malgré les différentes hypothèses qui ont été émises, la présence de ces scènes de chasse et du chasseur maure sur cette mosaïque reste une énigme pour les historiens de l’art.

Les stalles XVIIe siècle

Édifiées autour de 1630-1640, les stalles sont des sièges de chêne sculptés à dossier élevé. A l’origine situées dans la nef, elles constituaient un ensemble avec les deux trônes et le lutrin du chœur actuel. Elles fermaient ainsi l’espace liturgique réservé aux chanoines de la cathédrale. Les stalles témoignent de la richesse des aménagements réalisés au moment de la Contre-Réforme, lors de la reprise en main de la cathédrale par l’Eglise catholique. Ces stalles forment deux rangées de sièges, ici surmontés de très grandes figures de saints. De style maniériste, les personnages présentent une réelle prestance et un certain dynamisme : les silhouettes sont allongées, les formes anguleuses, certains éléments sortent légèrement de leur cadre. Un soin particulier est dédié aux chevelures et barbes. Les auteurs, restés inconnus, se sont inspirés de gravures flamandes du XVIIe siècle.

Les peintures du chœur XVIIe siècle

Le couronnement de la Vierge (1649-1650) glorifie Marie qui symbolise l’Église triomphante et sa mission d’intermédiaire entre Dieu et les croyants. C’est Dominique Bordes, frère dominicain, qui a réalisé l’ensemble de l’œuvre. La composition de la peinture épouse l’architecture romane de l’abside. Les scènes situées dans les arcatures, aujourd’hui disparues, faisaient référence à la vie de Marie. S’ensuivent des scènes relatant l’enfance de Jésus surmontées des quatre figures de l’Ancien Testament. La voute en cul-de-four est dédiée au couronnement de la Vierge. Inspiré par l’œuvre de Simon Vouet, peintre officiel du roi Louis XIII, Dominique Bordes a eu recours aux modèles diffusés grâce aux gravures de l’époque. Perspectives théâtrales, attitudes majestueuses, posture des personnages et couleurs brillantes sont autant de caractéristiques qui émanent de l’œuvre de Simon Vouet et que nous retrouvons ici.

La cité historique

Les remparts appartiennent aux deux époques de Lescar. Au pied de la butte, au Ier siècle les romains fondent une cité «  Civitas Venearnensium  ». Premier pôle d’urbanisation de la région, elle s’impose comme capitale et donnera ensuite son nom à tout un territoire : le Béarn.
A l’époque médiévale une nouvelle ville est construite sur le haut de la butte : Lascurrensis. Les remparts, en partie vestiges du Ve et XIIe siècle, sont aujourd’hui aménagés en jardin méditerranéen. Ils offrent un superbe panorama sur les Pyrénées.
Au pied des remparts, à droite, on remarque le bâtiment central du lycée Jacques Monod : il date du VIIIème siècle et appartenait à l’ancien collège des religieux «  Barnabites  ». 

En remontant la rue Bié Grande, on tombe sur la maison du sculpteur «  Poublan  » n°11 (fin XIXe siècle), statuaire officiel de la ville de Pau qui réalisa le monument aux morts de la place Royale de Lescar.

Chemin des embarrats, sur la droite la muraille de galets qui court sous les arbres, est un reste du rempart ouest de la cité médiévale.

La fontaine du «  Bibé  », située au vallon du Lescar est selon la légende l'une des 7 fontaines que possédait la ville. Aujourd’hui celle-ci est la dernière, cachée dans son petit écrin de verdure.

Vestiges des contreforts d’une des portes médiévales qui fermaient l’entrée Est de la cité épiscopale, elle se nomme «  Porte de Morlaàs  ». 
Place de l’évêché : là, se dressait le Palais épiscopal au XIVe siècle, détruit à la Révolution. Il reste la tour escalier et une partie de la tour prison qui renferme le cachot.

La «  Porte de l’Esquirette  » (XIVe siècle) fermait la ville côté Ouest.